05 May 2010

KKE : un parti pas comme les autres




Communiqué du KKE

Des dizaines de milliers d'ouvriers et d'employés, du privé et du public, ont répondu à l'appel à la grève du PAME (Front Militant des Travailleurs), un front des syndicats de classe en Grèce. Le PAME a organisé des rassemblements de masse dans 66 villes grecques, tandis que 300 syndicats de base et fédérations (syndicats, centres de travail, fédérations industrielles) du secteur public et du secteur privé ont décidé de participer à la grève.

Le succès de la grève était une manière de répondre aux mesures anti-populaire annoncées par le gouvernement social-démocrate PASOK telles que la baisse des salaires et des retraites, ainsi que le recul de l'âge de départ à la retraite. Les travailleurs ont tourné le dos aux appels du gouvernement à les accepter « afin de sauver le pays » de la crise. Ils ont insisté sur le fait que la Grèce n'est pas menacée de faillite et que c'est le grand capital qui est responsable des déficits et de la dette. C'est le grand capital qui avant et pendant la crise a réalisé des profits fabuleux, en exerçant un chantage sur les couches populaires et ouvrières, et en faisant porter le fardeau de la crise par les travailleurs.

La journée de grève du 24 février prendra donc la suite d'une autre journée de mobilisation et de grève massive.

Car ce 10 février, dès l'aube, des milliers de travailleurs et d'étudiants ont rejoint les piquets de grève, devant les usines et les lieux de travail. D'importantes unités industrielles, des multinationales, des chantiers et le plus grand port de Grèce, le Pirée, ont été paralysés. La dure bataille de préparation de la grève, le piquetage, la dénonciation de la collaboration des forces du syndicalisme pro-patronat et jaune qui contrôle la Confédération des travailleurs du privé (GSEE) et du public (ADEDY) ont renforcé la classe ouvrière grecque.

Il convient de noter également que la GSEE a continué sa tactique de casse de la grève et n'a pas organisé de mobilisation, apportant ainsi son soutien au gouvernement. D'autre part, l'ADEDY a appelé à la grève pour ce 10 février et a organisé un rassemblement dans le centre d'Athènes, mais avec une faible participation.

En revanche, des dizaines de milliers de manifestants ont participé au rassemblement du PAME à Athènes qui s'est tenu devant le Parlement Grec. En dépit de la pluie, les travailleurs ont dénoncé les politiques anti-sociales et anti-populaires, ainsi que les attaques de cette alliance de l'ombre entre le gouvernement et le patronat, l'UE et les partis de la ploutocratie qui poussent la classe ouvrière à accepter les « sacrifices » que l'UE et le gouvernement exigent.

Vasilis Stamoulis, président de la fédération syndicale des travailleurs de l'industrie textile, a prononcé un discours lors du rassemblement. Des représentants du mouvement paysans, du Rassemblement militant des paysans (PASY) et du comité de coordination pan-hellénique des travailleurs indépendants ont également communiqué un message de soutien. Une délégation du Comité Central du KKE, menée par la secrétaire-générale Aleka Papariga, a participé au rassemblement.

Le rassemblement a suivi un défilé de protestation dans les rues du centre d'Athènes, dont le point de chute était le Ministère du Travail. Les manifestants ont affirmé haut et fort qu'ils ne consentiront à aucun sacrifice pour la ploutocratie et ont revendiqué:

un emploi stable pour tous
la journée de 7 heures, la semaine de 5 jours un salaire minimum de 1400 euros la retraite à 55 ans pour les femmes et à 60 ans pour les hommes, et respectivement à 50 et 55 ans pour les métiers pénibles de véritables mesures de protection des chômeurs et de leurs familles et non des bons alimentaires en guise de charité une allocation-chômage de1120 euros couvrant l'intégralité de la période de chômage, sans aucune condition ni préalable une couverture des soins médicaux totale et le remboursement intégral des médicaments la hausse drastique du taux d'imposition des grands entreprises à 45%. Abrogation des exonérations et des privilèges fiscaux

Extrait de la déclaration de la secrétaire-générale du KKE, Aleka Papariga, lors du rassemblement du PAME

« Ne faites pas attention à ce qu'ils vous disent! Le sauvetage des banquiers, des industriels et des gros commerçants est la seule chose qui les préoccupe.

Ils mettront en œuvre des mesures bien pire encore si les travailleurs ne mettent pas en échec cette vague de contre-réformes, si ils ne s'opposent pas en cause aux diktats du gouvernement.

Donc, opposez-vous à ces mesures, soulevez-vous et menez une lutte permanente! De nouveaux coups durs s'annoncent sur la sécurité sociale et sur les impôts. Bloquez-les! Ne les croyez pas! Tournez-leur le dos! »


Chers amis,

Tant qu'à faire de dénoncer la situation créée par le capitalisme, le FMI et le PASOK, il serait également utile de dénoncer les syndicats réformistes liés à la social-démocratie, les syndicats jaunes tels que dénoncés dans le communiqué du KKE reproduit ci-dessous.
Les syndicats réformistes, la FGTB et la CSC en Belgique, ne cessent de participer à la "construction européenne" et d'entretenir l'illusion de l'"Europe sociale"
("Pour une autre Europe,...dans un autre monde"...(sic !). Leur homologue, en Grèce, c'est la GSEE, le "syndicat" du PASOK. Ces syndicats n'auraient aucune peine à reprendre à leur compte l'analyse du CADTM en taisant soigneusement l'existence du mouvement syndical de lutte de classe ( certes liés au KKE, au KKE-ML, partis "stalinien", "dogmatique", "dépassé" etc...).
Le solidarité, c'est dénoncer la social-démocratie, ici et là-bas, en tant qu'auxiliaires de la dictature ploutocrate ( πλουτοκρατία. On pardonnera aux Communistes grecs l'utilisation de ce terme passé de mode ici, au profit de "néo-libéralisme", "capitalisme sauvage"...).
A la veille de la formation, en Belgique, d'un gouvernement d'"union nationale", après dix ans de cohabitation harmonieuse PS-MR, il n'est pas inutile d'interpeller la FGTB et la CSC, qui semblent parfaitement indifférents aux mobilisations populaires en Grèce, plutôt voués à un "dialogue social" toujours favorable au patronat et voués aussi à la "reprise".
Bien à vous.

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